Like a Dragon : Yakuza – La série Amazon réinvente-t-elle vraiment la saga culte ?
La saga Yakuza fait enfin son entrée dans le monde des séries avec Like a Dragon : Yakuza sur
La saga Yakuza fait enfin son entrée dans le monde des séries avec Like a Dragon : Yakuza sur Amazon Prime Video. Cette adaptation tant attendue promet de plonger les spectateurs dans l’univers sombre et complexe de la pègre japonaise. Mais la série parvient-elle à capturer l’essence de la franchise vidéoludique ? Plongeons dans les rues de Kamurocho pour le découvrir.
Table des matières :
Un récit à double temporalité
La série fait le pari audacieux de déployer son intrigue sur deux époques : 1995 et 2005. Cette structure narrative s’inspire principalement des jeux Like a Dragon : Yakuza et Yakuza 0, offrant ainsi aux spectateurs un aperçu des origines de Kazuma Kiryu et de son ascension au sein du monde des yakuzas.En 1995, nous suivons un jeune Kiryu et ses amis d’orphelinat dans leur tentative de s’extraire de la pauvreté. Un casse qui tourne mal les propulse dans l’univers impitoyable du clan Dojima.
1Dix ans plus tard, en 2005, Kiryu sort de prison, désormais connu sous le surnom de “Dragon de Dojima”. Malgré sa volonté de tourner la page, il se retrouve impliqué dans un vol de 10 milliards de yens qui menace de déclencher une guerre entre clans.
Un casting en demi-teinte
La grande force de la série réside dans son casting secondaire. Munetaka Aoki incarne un Goro Majima fascinant, tandis que Kento Kaku livre une performance charismatique en Nishikiyama. Ces personnages apportent une profondeur et une complexité bienvenues à l’intrigue. Cependant, le choix de Ryoma Takeuchi pour incarner Kazuma Kiryu soulève des questions.
Dans un souci de rajeunir le personnage, la série présente un Kiryu plus jeune que dans les jeux. Si cela peut permettre à un public plus large de s’identifier au héros, le résultat à l’écran manque parfois de la présence imposante et fascinante du Kiryu des jeux vidéo.
Kamurocho, star du show
La reconstitution du quartier de Kamurocho est l’un des points forts indéniables de la série. Ce quartier fictif, inspiré du véritable Kabukicho, prend vie à l’écran avec ses enseignes lumineuses, ses personnages hauts en couleur et son atmosphère unique. Les fans de la saga reconnaîtront avec plaisir les lieux emblématiques des jeux, fidèlement reproduits pour l’occasion.
Une réalisation entre deux eaux
La réalisation de Masaharu Take oscille entre moments de grâce et passages plus discutables. Les scènes intimistes rappellent le cinéma de Takeshi Kitano, avec une mise en scène épurée qui met en valeur le jeu des acteurs. L’épisode 2, centré sur la jeunesse de Kiryu et Nishiki, est particulièrement réussi dans son traitement dramatique.
n revanche, les scènes d’action peinent à capturer la brutalité stylisée et l’exubérance des combats des jeux vidéo. La volonté de produire une série grand public se fait sentir, avec une violence plus suggérée que montrée. Les affrontements manquent parfois de lisibilité, compensés par un montage frénétique qui ne parvient pas toujours à convaincre.
Entre fidélité et compromis
Like a Dragon : Yakuza navigue constamment entre le désir de plaire aux fans et l’ambition de créer une véritable série de mafieux. Cette dualité se ressent tout au long des trois premiers épisodes, la série cherchant son identité propre.
Le choix d’offrir une vision plus nuancée de l’univers Yakuza, en se débarrassant de l’humour parfois outrancier des jeux, est audacieux. Si cela permet d’explorer plus en profondeur les enjeux dramatiques, certains fans pourraient regretter l’absence des ruptures de ton si caractéristiques de la franchise.
Un potentiel à exploiter
Malgré ses défauts, Like a Dragon : Yakuza pose des bases solides pour la suite. La montée en tension observée dans le troisième épisode laisse présager une intensification des enjeux pour la suite de la saison. La série a le potentiel pour s’affirmer comme une adaptation réussie, à condition de trouver le juste équilibre entre respect du matériau d’origine et prise de risques créatifs.
En définitive, Like a Dragon : Yakuza s’avère être une adaptation imparfaite mais prometteuse. Si elle ne révolutionne pas le genre, elle offre aux fans comme aux néophytes une plongée fascinante dans l’univers complexe des yakuzas. Reste à voir si les prochains épisodes sauront exploiter pleinement le potentiel de cette franchise culte.