L’homme qui ne savait pas garder son calme à table
Le dîner en famille devrait être un moment joyeux, un rapprochement familial, un monde d’échange sur la journée passée
Le dîner en famille devrait être un moment joyeux, un rapprochement familial, un monde d’échange sur la journée passée tant au travail qu’à l’école et pourtant…
J’avoue, j’ai un mauvais caractère, j’ai tendances à vouloir que tout soit carré quelque soit l’âge de l’enfant. On me reproche un règlement trop strict. De mon côté je n’ai pas l’impression de demander la Lune, juste de l’admirer sur le ponton de la satisfaction.
Lettre à moi-même.
Entre le sac et le ressac de mes sentiments, à flots perdus je me plonge dans une montée de tons. Ma voix gronde tel le roulement des vagues, vigilant au moindre débordement. Je laisse couler jusqu’à la limite du retour de la marée, j’évacue la pression, les critiques sont fortes, les reproches rapides.
A l’instar du capitaine Achab, je chercher ma baleine blanche ! Mon idéal du repas familial, la récurrence d’une enfance différente ou bien ma mémoire desséchée par le sel de la vie me jouerait-elle des tours ? Étais-je identique au point d’agacer mon entourage ? Où mon nez dans le giron, je finissais ma gamelle comme un bon petit triton ?
A coups de harpons ciblés, je me heurtes aux invraisemblables facéties de ces moussaillons en révolte. Mon regard est voilé par la colère, ma raison embrouillé par les relents d’insoumissions constantes.
Vos gueules les mouettes ! Dans un langage plus chantant j’exprime mon indignation envers ces cris de la mer trop hauts perchés à mon goût volant d’un bout à l’autre de la table, comme des projectiles d’un clan de pirate en rébellion.
Je m’échoue, je tangue, je me noie dans cette récurrence nauséabonde de levées de poste incessantes sous des excuses aussi gluantes et piquantes qu’une méduse filant entre les doigts.
Je suis désespéré, guère de phare à l’horizon pour éclairer mon jugement, comprendre que se sont des enfants et pas un régiment de sardines en boîte refusant tout mouvement dans leur conditionnement ferré.
Pourtant il y a ces voix perpétuelles, celles de sirènes repoussant mon jugement, m’attirant vers un monde meilleur de joies et de bonne humeur.
Est-il trop tard pour modifier le cap ? Dois-je revoir ma carte ? Verser sur eux ma corne d’abondance d’un regard bienveillant et d’amour si profondément enfermé dans un coffre cerclé par le rugosité d’un homme buté ?
Hardi capitaine, déverse ce mauvais goût de pétrole qui engorge ta gorge, nettoie ces croûtes de sel qui barre tes yeux de la vivacité instinctive d’enfants devant leur assiette. Laisse de côté tes règles insensées établies sur un passé dont le calque ne peut représenter la réalité de nos jours. Fait courir tes mains sur celles de ta progéniture, regarde-les rire et chanter, abaisse le pavillon noir et explique du même ton que tu voudrais entendre tes désirs et adapte-les…
Que les repas en famille deviennent à l’avenir un lien familial qu’ils garderont en souvenir, sèchent tes larmes, ouvre ton coeur et joue le rôle qui t’es du, celui d’un père qui trouve des solutions ailleurs que dans la dictature !
Tous les jeudis (ou presque), ça causera « éducation » sur WonderMômes, c’est ma participation à son rendez-vous !
avec wondermomes
Papa blogueur: l’homme qui ne savait pas garder son calme à table,
Mère débordée: vivre pour manger
Renata mangeons et dessinons ensemble,
Assise sur mon volcan manger, ça s’apprend
Melimelodemavie: la diversification menée par l’enfant (DME),
Maman Mamouth à la recherche du gras caché,
Mon papa: alimentation
Maman-moderne-politiquement-incorrect livres
15 Comments
Derrière le geek se cache un littéraire et poète! Ou un marin 😉
Message bien passé ceci dit!
MOUAHHAHAH
non je n’ai pas l’esprit marin, mais parfois oui j’aime écrire différemment, ce n’est pas la première fois
Que de poésie… C’est très beau 😉
merci à toi, parfois j’ai l’inspiration créative
J’aime beaucoup ton billet et la métaphore filée 😉
Merci beaucoup 🙂
Au début je ne savais pas quoi dire pour ce thème et au lieu de parler encore des enfants, je me suis dit pourquoi pas moi ?
wuauuu papaBlogueur et aussi blagueur 😉
quelle poésie….
bravo
… et puis? as tu mangé?
ET merci pour les liens, je viens de le copier ici chez toi ;-)))
merci d’être passé et tu fais bien sinon
Très beau texte! Merci 🙂 Et pas toujours évident de combattre ses vieux démons…
merci pour tes compliments, et c’est pas gagné encore hier soir… O_o
On a forcément tendance à reproduire un schéma qu’on a soi même vécu…
En tout cas, c’est très joliment écrit!
Quelle belle lettre !!! Des repas calmes je ne sais pas si ça existe vraiment. Courage
Wahou ce texte! ça change, pour une fois il faut que je fasse attention à ce que je lis.
A part ça, ça me fait pensé au livre que j’ai enfin fini (J’arrête de râler sur mes enfants et mon conjoint, il me reste encore à essayer de relever le défi maintenant), bon bref, dans ce livre ils parlent du repas et une famille explique que finalement pour avoir un repas plus cool les enfants ne font plus que le début et fin du repas avec les parents, le milieu les parents prennent leur temps de déguster et discuter tranquillement pendant que les enfants jouent. Voilà c’est peut-être un truc qui pourrait intéresser. Chez nous, ça ne marcherait pas nos repas sont souvent rapide et celui qui a le plus de mal de rester à table c’est le papa (grrr). Bref ici il n’y a pas que le repas où il faut arrêter de râler.
ahhh parfois je tape du poings sur la table ça fait du bien…. et après je regrette…
merci pour cette poésie 😉
moi j’ai tapé tellement fort une fois sur le coin de l’accoudoir du vieux canapé que je me suis pêté un os ! Le canapé était pourrage, j’ai tapé sur l’angle du bois, ça a fait bobo