Il y a des jours où l’on se sent usé physiquement, nerveusement et moralement.

Il y a des jours où on voudrait donner ses mômes à mère-grand pour ne pas leur botter le cul à coup de polochon… c’est juste façon de parler, nous sommes contre la fessée à la maison. De toutes manières mère-grand n’est plus joignable au numéro demandé, c’est dur de joindre le ciel. Pour ma belle-mère, à 62 ans avec dépression aggravée et syndromes parkinsoniens, squattant une maison de retraite gériatrique, ne pourra (plus) faire grand chose pour nous.

Il y a des jours où les enfants « parfaits » de chez les autres nous tapent sur le système… Ou leurs parents puisqu’à la fin on sait qu’ils ne sont pas si angéliques qu’ils veulent bien le faire croire, tout en critiquant les notre, pathétique.

Il y a des soirs où le bruit du PC portable devient rapidement prise de tête… mais que le PC de bureau, devenu dinosaure, n’accepte plus sa clé USB pour se connecter au Net. De toutes manières, on n’a plus accès au bureau dans la chambre tellement il y a de trucs posés dessus, vous savez les trucs à ranger, trier ou jeter depuis 1 an ou plus…

Il y a des soirs où la discussion de celui dont on ne doit pas prononcer le nom, mais dont on parle tout le temps, Mr Grand, devient banale… Avoir un enfant trop dynamique, intelligent, « difficile », posant 1001 questions à cent sous de l’heure, à tendance hyper-pot-de-colle et très jaloux de son petite frère nous use avant l’heure.

Il y a des soirs où l’envie d’écrire un article, puisque je n’en ai plus en stock, est aussi palpitante que la vie du poulpe dans la Mer Morte… alors autant parler de soi, de faire comme tout le monde, se plaindre et se défouler sur son blog que la vie est dure, qu’être parent est une tâche ingrate et fastidieuse.

J’ai toujours eu peut des critiques des autres si je parlais de moi, de moi et encore de moi sur mon blog. Donner le fond de ma pensée en prenant des gants pour ne pas blesser les autres, qui eux, ne se gênent pas pour le faire en nous accusant de milles maux… Après tout, un homme parlant de ses sentiments est-ce normal ? Un homme doit être dur, un papa doit être fort, dominant toutes les situations avec calme, maitrise de soi et montrant l’exemple parfait. Alors pourquoi est-ce que je me sens aussi démuni, blasé, blessé, diminué par toute cette charge qui me pèse : travail, boulot, dodo (enfin quand on peut), et surtout être parent ! Non que je ne plaigne de l’amour que je porte à mes enfants et qu’ils réussissent à me rendre souvent, mais parfois… parfois… j’ai envie de hurler au monde entier que j’en ai marre ! Que je veux des vacances pour me reposer et non pour me lever à 6h30 tous les jours comme au boulot. Que je veux le calme à la maison sans cri, sans pleur, sans injustice, sans répétition, sans écran aussi tiens, sans tout ce qui me fait sortir de mes gonds en ce moment…

J’ai pas de psy, donc je vous prend en tant que tel, on sait jamais cela peu toujours aider.

Ma femme me dit dernièrement que je parle souvent de ma relation avec mon père, en regardant en arrière je ne peux qu’acquiescer. Pour la petite histoire, je n’ai jamais eu de relation personnelle avec mon père. Il était là certes, mais là tout simplement. Je ne me souviens pas qu’il soit venu pour jouer avec moi, m’orienter dans mes choix d’école ou d’université, de s’intéresser à ce que je faisais, de me poser des questions sur mes envies et mes désirs, jusqu’au jour où il se fit de moins en moins présent pour quitter un jour notre vie à jamais…

Au contraire, je me souviens d’un père autoritaire, qui râlait, qui frappait ma mère à la fin, lui faisant des dettes, la laissant dans la merde pour nous éduquer et nous élever, qui la trompait sournoisement puis sans vergogne… Un lâche qui me faisait peur et qui ne voulait pas assumer sa part de père et de mari. Un homme qui préférait fuir la réalité de la vie pour se plonger dans une autre vie que celle dont il était destiné.

Je m’étais toujours juré de ne pas être comme lui, de m’occuper de mes enfants, de ma famille et de ma femme. De bricoler dans la maison et m’occuper du jardin comme un pro. Et surtout, de ne jamais crier et ressembler à mon père dans ses défauts…

Si au moins moi, je suis fidèle et aimant, que je ne vois aucun intérêt à tremper sa nouille pour 2 minutes de plaisir et pour finir, détruire la vie de son entourage, du côté de la paternité j’ai l’impression de n’avoir pas réussi à tout assumer (et les travaux non plus, mdr).

Je me sens coupable de péter les plombs, de crier, de n’avoir plus de patience dès que la situation dérape, de menacer, punir, faire du chantage pour réussir là où un sourire, des mots doux, un comportement « normal » et « équilibré » pourrait fonctionner… Réellement, j’ai peur de devenir mon père, de faire peur à mes enfants et non être un père aimant dont les souvenirs plus tard se listerait de manière positive…

Pourtant je n’ai pas l’impression d’être mal aimé et de ne pas donner mon amour en retour, mais je n’ai pas la bonne baguette pour réussir, et à force de lire des livres et écouter les conseils d’éducation, je mélange tout et revient au point mort…

Mais j’espère encore devenir meilleur, au moins je suis conscient de mes problèmes et tente de trouver des solutions. Certaines fonctionnent, pas tout le temps, d’autres non, mais au final, c’est toujours les côtés négatifs que l’on souligne en fin de journée. Pourquoi ? Pourquoi l’homme ne voit-il tout qu’en noir au lieu de noter les chose « bien » réalisé aussi par ses enfants et soi-même ?

C’est normal de douter de soi, mais est-ce normal de penser mal agir ? De ne pas savoir écouter lorsqu’il faut ou d’être injuste ?

Comment nos enfants nous voient-ils ensuite ? Doit-on prendre au comptent les « méchancetés » qu’ils peuvent nous sortir dans les moments forts ? Ou est-ce une réaction tout a fait approprié pour se défouler ?

C’est dur d’être parent… où est la notice ?

 

 

 

À propos de l'auteur

Papa Blogueur

Blog d'un papa de la métropole lilloise.

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