"J'ai tout essayé !" d'Isabelle Filliozat« J’ai tout essayé !« 

Il y a quelques semaines, tiens on dirait le début d’un conte pour enfants…  Je reprends donc, il y a quelques semaines, dans un site de socialisation bien connus de tout le monde, style taverne du village d’il y a quelques siècles, la bière en moins, une petite note sur un livre pour parents débordés a retenu mon attention, celui-ci avait pour nom « J’ai tout essayé« , mais essayé quoi ?

Oyé, oyé, gentes dames et joyeux messieurs possédant tribus de monstres baveux, hurleurs, geignards, et j’en passe (salut Jean!), ce livre est fait pour vous ! Enfin si vos progénitures ont moins de 5 ans, puisque cette prose est prévu pour la tranche d’âge de 1 à 5 ans. Bien que parfois, ces conseils seraient encore bons pour les pré-ados et ados de mon entourage, vu leur comportement post-maternel parfois bien trempé.

Chez nous, c’est assez folklorique, pour ne pas dire animé, voir très animé pour rester poli certains soir d’école, les enfants usés, fatigués sont très « chaleureux » entre-eux. Du plus grand (qui asticote le moyen et lui rend bien), au moyen (qui est jaloux du plus grand et de sa soeur, et qui se demande pourquoi il n’est plus le plus petit dernier) et la dernière (si si, j’ai réussi à faire une fille !) trop petite pour se rendre compte que réveiller papa/maman à 4h00 du matin, la nuit du dimanche à lundi, c’est moins cool que la nuit du vendredi au samedi, chacun y met un peu du sien pour ronger sensiblement, chaque jour, le sang-froid de leurs géniteurs.

A mon grand regret, je pourrais rentrer dans la chorale de la paroisse, vu le nombre de décibels que je débite à certains moment de la journée. Notre niveau de patience cherchant les fonds sous-marins de l’océan pacifique, au-delà de notre propre expérience dans l’éducation des enfants (et de notre éducation propre) des solutions dans les livres nous cherchons donc.

Dès la réception de ce livre, c’est madame qui s’y colle, hop ! Hop ! Hop ! Il devient son livre de chevet. Trop impatient pour attendre, je l’embarque avec moi durant une séance de sport de mon grand…

Ce que « J’ai tout essayé » peut apporter aux parents

Je lis vite, très vite parfois selon la qualité ou le style d’écriture. Il m’a fallu moins d’1h30 (le temps de la séance de gymnastique Artistique de mon grand) pour lire « J’ai tout essayé » d’Isabelle Filliozat.

Au début, je l’avoue, j’aurais préféré terminer « A.N.G.E – Antichristus d’Anne Robillard » que j’avais pris avec aussi, au cas où… Mais en fin de compte, une fois imprégné des premières pages de ce livre sur l’éducation des enfants, je ne l’ai plus lâché une seconde !

De chapitre en chapitre, écris selon l’âge de nos progénitures, je revivais les grands moments que nous avions vécus avec mes 2 premiers, la dernière étant trop petite. Et avec un froid dans le dos et une boule dans le ventre, je repassais mentalement les erreurs de jugement, les incompréhensions, les scènes de crises vécues et surtout « facilement » évitables, si nous avions su…

J’avais déjà lu « Éduquer sans punir » de Thomas Gordon. Certaines idées se retrouvent de l’un à l’autre, d’ailleurs Isabelle Filliozat le cite dans ses références bibliographiques. Mais autant le livre de Thomas Gordon est dur à lire, complet certes, trop peut-être, j’y reviendrais dessus un jour, autant Isabelle Filliozat nous explique l’essentiel de ce que les parents doivent savoir pour éviter le pire, le tout sur un ton facile à lire, amusant et surtout concret.

Mais ses lignes ne font pas toute la différence avec les autres œuvres sur le même crédo. Les dessins d’Anouk Dubois ajoutent une note essentielle aux faits. A chaque cas une image, le côté sombre de la situation, celles que nous vivons tous les jours dans notre ignorance. Puis l’autre face de la pièce, celle qu’il faut appliquer. Un exemple parmi tant d’autres, un enfant passe devant un magasin de jouet et dit « Oh le beau nounours !« . La réponse la plus banale serait « Non, je ne te l’achèterais pas, tu as déjà trop de jouets, patati, patata, …« . En fait, la seconde image explique plus que le texte « Viens, on va aller le voir…« . L’enfant de quelques années ne nomme pas l’objet par convoitise mais juste pour le nommer, le voir, et c’est tout !
Pour ma part, je dirais que sans ces illustrations, ce livre ne vaudrait pas autant que sa réputation le donne. Beaucoup ne ventent que le travail d’Isabelle Filliozat, mais je tenais à remercier aussi Anouk Dubois pour son talent et sa manière de nous montrer le problème, et comme le résoudre.

Ce que « J’ai tout essayé » nous a apporté

1h30 de lecture qui m’ont fait culpabiliser, si si je l’avoue, et en même temps découvrir les solutions à apporter pour mes 2 derniers, car pour le plus grand qui a plus de 6 ans, il me faut trouver d’autres sources de lecture.

Contrairement à ce que j’ai pu lire ailleurs, je ne peux pas dire que ce livre a sauvé la relation que je vie avec mes enfants, aussi simplement que pour certains ou certaines.

Pourquoi ? Parce que ce livre s’adressent surtout à des familles peu nombreuses. Beaucoup de conseils, et de bons conseils, je ne reviens pas dessus, apportent une réponse pour des parents n’ayant qu’un enfant. J’ai 3 enfants, de 4 mois à 6 ans passés, même si ce livre m’a ouvert les yeux sur des situations de conflits que j’aurais largement pu éviter, et que j’éviterais à l’avenir grâce à Isabelle, il est dur d’appliquer systématiquement avec un bébé à bras qui pleure, et les deux grands qui se foutent sur la gueule, excusez-moi de l’expression.

Avec ma femme, qui l’a lu aussi, nous tentons d’appliquer les principes majeurs de ce livre, mais ce n’est pas en 1 jour que nous changerons ainsi que nos enfants. Par contre, nous commençons à remarquer des différences dans nos comportements généraux et respectifs, ce qui veut dire que tout n’est pas perdu, au contraire !

Ce livre et donc à garder sous le coude, à lire et à relire en fonction de l’âge de vos enfants, et comme le dit si bien Isabelle, tout n’y est pas écris. Chaque cas est unique, chaque situation ne peut pas se résoudre en un claquement de doigt, mais si nous n’essayons pas d’évoluer, comment pourrions-nous dire que nous avons tout essayé ?

Détails sur le produit

  • Broché: 175 pages
  • Editeur : JC Lattès (16 mars 2011)
  • Collection : Essais et documents
  • Langue : Français

Présentation de l’éditeur

Opposition, pleurs et crises de rage : traverser sans dommage la période de 1 à 5 ans.

« J’ai tout essayé, rien n’y fait, il continue ! » est une phrase récurrente des parents épuisés et démunis face aux excès de leurs enfants. Batailles autour de l’habillement, du rangement, disputes au moment du départ pour l’école ou pour le lit… Les parents autoritaires y voient souvent des manifestations de mauvaise volonté, d’insolence, voire de mauvais penchants. De leur côté, les parents permissifs culpabilisent et se dévalorisent. Et s’il y avait d’autres causes ? En tant que maman, j’ai vécu des moments de grand bonheur mais aussi des instants de grande détresse. Je me suis souvent sentie impuissante, pleine de doutes. J’aurais aimé trouver un livre qui me donne des informations sur ce que pouvait vivre mon enfant dans telle ou telle situation, et des pistes pour savoir quelle attitude adopter. Mon hypothèse de travail est que les comportements des enfants sont d’abord au service de leurs propres besoins de croissance. Les récentes découvertes de la neurophysiologie ainsi que les expériences menées dans les laboratoires de psychologie le confirment. L’imagerie cérébrale, nos connaissances sur les neurones, les hormones du stress, l’intelligence, la mémoire, nous montrent sans équivoque qu’il est urgent de choisir un mode éducatif non-violent. Outre les séquelles affectives, les conséquences physiologiques et neurologiques sont désormais indéniables. Dans cet ouvrage, des dessins campent une situation du quotidien et une réaction parentale classique. Une ampoule, représentant l’éclairage scientifique, nous raconte ce qui se passe alors dans le cerveau de l’enfant. Ce dernier prend parfois aussi la parole pour décrypter ses sentiments, son vécu. Puis, parce que nombre de parents sont perdus, Isabelle propose des mots, des gestes, des attitudes parentales.
Un enfant est un être en évolution, voilà une idée simple trop souvent oubliée.

Dessins d’Anouk Dubois

A retenir avant tout autre chose, la conclusion d’Isabelle Filliozat

« Prenons le temps de profiter de chaque instant de chaque étape de la vie de notre enfant. Ça passe toujours trop vite. 
Il n’y a jamais qu’une seule vraie urgence : 
AIMER ! 
Le reste, après tout, est-ce vraiment si grave ? » 

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Papa Blogueur

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