L’incroyable histoire de la Sagrada Familia
Il n’existe pas un monument plus emblématique dans toute la péninsule ibérique que la Sagrada Familia, reconnue internationalement et
Il n’existe pas un monument plus emblématique dans toute la péninsule ibérique que la Sagrada Familia, reconnue internationalement et étant inscrite au patrimoine mondial de l’humanité de l’UNESCO. Mais si cette église est le site le plus visité d’Espagne, devant l’Alhambra de Grenade et le musée Prado de Madrid, avec 3,2 millions de curieux par an, c’est aussi pour sa rocambolesque histoire toujours en travaux autant que pour sa beauté intrinsèque. En effet, près de 140 ans après le début de sa construction, la Sagrada Familia n’est toujours pas terminée mais les choses devraient s’accélérer durant les deux décennies à venir.
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Des débuts difficiles
Barcelone attire chaque année des millions de touristes, notamment en été. Cette année encore plus que les autres, il serait bon d’éviter de vous y rendre au mois d’août car la tenue du PokerStars Players Championship, le plus gros tournoi de poker de la planète, au Casino de Barcelone, devrait attirer encore plus de visiteurs que d’habitude dans les rues de la ville et dans les sites touristiques réputés comme le Parc Güell ou la Casa Batlló. Mais le plus populaire de ces sites restera la Sagrada Familia, bien que toutes ces œuvres proviennent d’un même architecte, Antonio Gaudi. Pourtant, peu savent que ce n’était pas Gaudi qui a le premier été commissionné pour dessiner les plans de la future Sagrada Familia, en 1881, mais un certain Francisco de Paula del Villar y Lozano. L’idée était de dresser une basilique en hommage à la Sainte Famille, à savoir Joseph, la Vierge Marie et leur fils Jésus, d’où le nom de l’édifice.
Mais des désaccords sur la marche à suivre entre l’architecte et le propriétaire du terrain à l’origine du projet amène ce dernier à se tourner vers un nouvel architecte, en la personne de Gaudi, alors que la première pierre de l’église avait déjà été posée en 1882. Gaudi se présente avec un projet bien plus ambitieux que le précédent qui ravira les commanditaires. Il établira ainsi des plans avec une église comptant pas moins de 18 tours (12 pour les apôtres, 4 pour les Evangiles, 1 pour la Vierge Marie et 1, la plus grande de toutes d’une hauteur de 172,5 mètres, pour Jésus-Christ).
Un chantier monumental
Gaudi va alors se dédier corps et âme à la poursuite de ce chantier mais, très vite, il se rend compte devant l’immensité de celui-ci qu’il ne pourra jamais le terminer de son vivant. Il prend alors une décision étonnante. Plutôt que de porter ses efforts sur la construction de la nef centrale avant de progressivement la développer avec les tours, il choisit au contraire de commencer par l’édification de tours n’ayant aucune utilité sans la nef centrale. Son but est simple : faire en sorte que ses successeurs soient forcés de continuer la construction selon ses dires pour bénéficier d’une basilique fonctionnelle et non pas qu’ils puissent s’arrêter si la nef centrale suffisait pour abriter messes et évènements.
Bien lui en a pris car, en 1926, Gaudi est renversé par un tramway et décède, laissant son église loin d’être achevée. Pendant encore 10 ans, les travaux suivent leurs cours sous l’égide de l’assistant de Gaudi qui termine ainsi la façade de la Nativité. Mais, en 1936, un incendie volontaire dans l’atelier de Gaudi, provoqué par des manifestants contre l’Eglise catholique, fait disparaître tous les plans et notes de Gaudi et laisse ses successeurs sans la moindre idée de comment poursuivre l’œuvre selon la vision de Gaudi.
Le ralentissement avant la reprise
Les travaux continuent alors de manière très lente, d’autant plus que le financement de ceux-ci ne se fait qu’à travers l’aumône des fidèles et des touristes. Mais depuis la fin du 20ème siècle, grâce à un renouveau du tourisme, l’argent a permis aux travaux de reprendre de plus belle et, en 2008, la Sagrada Familia fut enfin couverte et a pu recevoir ses premiers offices religieux. Mais bien que déjà impressionnante, il manque encore plus de la moitié des tours voulues par Gaudi, et notamment la grande tour centrale qui se voulait être la plus haute de Barcelone.
Mais la bonne nouvelle est enfin arrivé en 2019, après plus d’un siècle d’attente : la mairie de Barcelone a donné un permis de construire aux architectes de la Basilique. Grâce à celui-ci, ils pourront s’atteler aux travaux d’agrandissement de celle-ci, alors qu’ils se contentaient pour l’instant de solidifier ou de développer les parties déjà construites. L’objectif fixé est clair : que la Sagrada Familia soit définitivement achevée en 2026, pour célébrer le centenaire de la disparition de Gaudi. Ce serait un joli clin d’œil du destin, et j’espère avoir la chance, moi-aussi, de pouvoir contempler cette œuvre monumentale et à l’histoire incroyable de mon vivant, une fois qu’elle sera terminée.