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Famille

Est-ce toujours de sa faute ?

Rien ne vous choque dans ce titre ? Vous êtes-sur ? Si, si, regardez mieux le mot du milieu… Il est

Est-ce toujours de sa faute ?

Rien ne vous choque dans ce titre ? Vous êtes-sur ? Si, si, regardez mieux le mot du milieu…

Il est facile d’utiliser ces adverbes et autres adjectifs pour personnaliser nos phrases. Le ton est clair, net et renforcé par ces petits mots qui semblent si insouciant enrobés dans un fondant de lettre qui forme le reste de la phrase. Mais il n’y a pas photo ! Même si l’interrogatif peut nuancer ce propos et émettre l’idée d’une autre piste à étudier…

Toujours…

Ça fait mal ! Surtout si la cible de cette question est parfaitement consciente que l’on parle d’elle.

Souvenez-vous de vos propos lancés envers vos enfants, surtout en période de stress, de colère ou d’énervement. N’y retrouvez-vous pas ces mots qui sont autant de coups de couteau dans leur esprit que dans une motte de beurre ?

  • toujours,
  • encore,
  • le même,
  • une nouvelle fois,
  • j’en ai marre,

Ajoutez-y le ton. Histoire de bien enfoncer le clou, généralement on appuie verbalement sur le mot qui fâche, autant jeter de l’huile sur le feu, non ?

J’ai pas compris, pourquoi ça dérange ?

Imaginons la scène différemment. Votre mari/femme rentre du boulot chaque soir et vous voit dans le canapé la télécommande en main. Le repas n’est pas prêt et il a faim. Une fois, deux fois, trois fois il/elle ne dit rien, puis un soir il vous sort :

“Encore devant la télé ? Je suis fatigué du boulot et…” je vous passe la tirade plaintive et énervée débitant tous les ressentiments accumulés.

Quels sont vos sentiments à ce moment là ? Allez, notez-les !

Maintenant, revenons en arrière. Avant que monsieur/madame ne rentre. Vous aussi avez eu une journée de ouf, vous aussi êtes fatigués, crevés, sur les nerfs… Et bonheur, vous rentrez 10 minutes avant l’autre et vous vous octroyez une petite pause. Mais sauf que ça, le conjoint le sait-il ?

Enfin ceci est un autre problème (le manque de discussion), revenons aux mots qui blessent. Personnellement je me sentirai accusé, acculé, coupable, triste que l’on pense cela de moi et aussi en colère qu’on ne me comprenne pas. Et la situation pourrait dégénérer verbalement, surtout entre adultes, car nous nous permettons des dérives et un statut d’égal à égal que nous n’établissons pas avec les enfants.

Et eux ? Que pourraient-il penser de ces :

  • “encore pas lavé ?”,
  • “toujours le même qui salit ses vêtements ?”,
  • “j’en ai marre des ces refus”,
  • “je t’ai demandé 25 fois de…”,
  • “c’est toujours le même qui…”,
  • “tu vois ta soeur au moins”,
  • etc.

Cela peut provoquer l’effet inverse à notre objectif.
Puisque mes parents pensent que je suis toujours sale, pourquoi devrais-je faire un effort pour être propre ? Puisque je suis un cancre, pourquoi devrais-je faire un effort pour être meilleur, de toutes manières mes parents ne croient pas en moi…

Lorsque l’enfant est la cible de ces petits mots, sa confiance en lui est émoussée, il s’approprie l’image qui reflétée dans le regard de l’autre, du parent ! N’oublions pas que nous sommes le modèle à suivre, nous sommes garant de l’éducation que nous leur donnons jusqu’à leur propre autonomie.

Ou encore l’enfant peut rentrer en opposition constante ! Il n’écoutera plus, à quoi ça sert ? C’est le même refrain encore et encore. Et le cercle vicieux se met en place. L’ambiance se plombe et c’est forcément de… sa faute ?

Est-ce toujours de sa faute ?

tristesse

Tout cela pour en arriver à ma réflexion du jour… Et oui, même les papas font tourner leurs rouages, ce qui normalement est du propre des femmes/mamans. Quoi encore une étiquette ? C’est prouvé scientifiquement, j’en reparlerais un jour.

Nous accusons rapidement et facilement les enfants de leurs “bêtises”, de leurs “dérives”, des décisions contraires aux nôtres, des refus à nos “ordres”, et j’en passe (salut Jean !).

J’avoue, en ce moment à la maison la tension est plutôt tendue. Comme je disais à mon grand, on est comme deux Pokemon de même force qui s’opposent sans arrêt. C’est un combat sans gagnant ni perdant qui durent à jamais.

Vraiment ? Ni vainqueur, ni vaincu ? Le gagnant n’est-il pas celui qui est le plus fort ? Le parent ? Celui qui donne un vrai/faux “choix” qui ressemble plus à un chantage ou avec une punition à la clé ?

Et pourtant derrière, même si la demande est faites, sommes-nous plus heureux parce que nous avons CE pouvoir ? Parce que nous sommes arrivés à nos fin ? Ne leur dictons-nous pas que la loi du plus fort à l’école (ou ailleurs) est interdite ? Est-ce que nos paroles ne sont valables que pour “EUX” ?

Je pourrais donner toutes les excuses du monde pour excuser ces dérives :

  • Fin de l’année scolaire,
  • Fatigue,
  • Stress,
  • Soucis personnels,
  • Accumulations de ces petits riens,
  • Trop de demandes partout à la fois,
  • Plus de temps pour soi,
  • Un planning de ministre,

Parce que l’éducation positive et bienveillante c’est bien (je l’avoue surtout quand ça fonctionne), mais (ha, ha, le mot qui coupe tout), il n’est pas du tout facile de l’appliquer tous les jours ! Et alors l’ancien mode, cette manière de voire les choses, tout ce passif inculqué par la société et la famille, il revient en force !

Exemple d’un cas concret.

Il y a 15 jours nous sommes allés à la jardinerie. La dernière fois cela c’est vraiment mal passée, surtout au rayon des animaux, sans compter les demandes de la part d’enfants émerveillés par la moitié du magasin.

Alors en tant que parents nous faisons déjà une première bourde ! On amalgame la situation précédente à l’actuelle ! On prévient et sermonne avant même d’être arrivé. Aimeriez-vous recevoir des critiques sans avoir rien fait ? Moi pas…

Sur le parking de la jardinerie, je me gare près des cadis et déjà énervé par “le souvenir”, je précise que je ne veux personne dans le caddie… Et là tout s’est embrouillé !

Ce fut le chaos totale pendant 20 minutes avec une montée exponentielle de menaces, mises en demeures et autres pugilats verbales (avec CES mots qui font mal) entre moi et mon grand surtout !

Pourquoi ? Parce qu’ils voulaient s’asseoir dans le caddie, et à défaut le pousser ! Est-ce une demande débile ? Surhumaine ? Surtout qu’à chaque visite à la jardinerie je leur LAISSE faire !

Ensuite il se passe quoi ? On s’en veut, on est triste, en colère, c’est “toujours” la faute de l’autre, on répand la mauvaise ambiance au reste de la famille, la journée est “encore” fichue, “toujours” le même, etc. Jusqu’à vouloir rentrer laissant une traînée de frustration, de tristesse, de colère, d’opposition et plein de mauvaises pensées dans la tête de chacun envers untel ou untel…

Pour finir, j’ai réussi à faire un gros câlin à mon grand en lui parlant à voix basse et d’autres techniques d’éducation bienveillante que J’AURAIS du utiliser de suite ! On a pu faire nos courses même si l’ambiance fut plombée…

Était-ce de sa faute ?

D’après-vous ?… Avez-vous remarqué que j’ai enlevé LE mot ?

Pourquoi cet article ? Pour deux choses.

  • Ecrire ces mots permet d’y voir plus clair.
  • Vider son sac et réfléchir à mes propres actes.

Oui je ne suis pas parfait, je cris souvent et je n’écoute pas assez à certains moments. C’est tellement plus rapide d’agir sur un coup de tête, non ? Mais ça fait tellement plus mal en retour, pire qu’un boomerang qu’on se prendrait en pleine gueule !

Je suis un papa mais aussi un être humain. Je ne peux pas être au top à 100% tout le temps. Comme disait Faber et Mazlish, déjà si on passe par l’éducation bienveillante 70%, 50%, 25% ou 10% dans une journée, c’est toujours cela de prit. On ne peut pas être un parent parfait, ça n’existe pas, mais on ne peut pas pour autant se cacher derrière des excuses bidons sans arrêt.

Pour finir, “est-ce toujours MA faute ?”, si je fais la liste de toutes les dérives, oui j’en suis responsable pour un certain pourcentage !

Mon challenge pour les semaines qui viennent, c’est de retrouver ce calme que j’avais avant, d’écouter plus les enfants (et ma femme aussi lol), ceci afin que la famille soit une famille, pas un sac de noeuds qu’il faut sans cesse démêler sans comprendre le pourquoi de tout cela…

 

Tous les jeudis (ou presque), ça causera « éducation » sur WonderMômes, c’est ma participation à son rendez-vous !

les jeudis éducation de Wondermômes

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About Author

Papa Blogueur

Père de trois enfants, blogueur depuis 1996, je suis tombé dans la marmite Internet. Ma philosophie : des conseils francs et naturels. Mon but ? Vous donner des infos de qualité pour naviguer dans mes passions. Geek, amateur de dessin et cuisine, je partage conseils mode, voyage et lifestyle. Rejoignez-moi dans cette aventure de vie quotidienne.

9 Comments

  • Je me retrouve beaucoup dans ton billet, vraiment. Comment est-il possible de hurler ces mots terribles sur son enfant quand on en connait les effets et alors qu’on prône la bienveillance ?! Je me pose souvent la question. Bien sûr qu’on répare rapidement, qu’en connaissance de cause on se reprend vite, mais le mal est quand même fait. Alors oui, on on rassure avec tout le positif qu’il y a aussi à côté, tout ce qu’on a réussi à mettre en place. Moi souvent, je jongle entre la culpabilité d’avoir échappé ces mots et cris et la bienveillance que j’essaye d’avoir (aussi) pour moi-même (on ne peut pas être au top tout le temps). Et accessoirement (ou pas) je retiens de ce signal d’alarme qu’il est temps de prendre du temps pour moi, pour me ressourcer et revenir plus apaisée.

    • Merci pour ton retour, et oui il faut parfois se dire que ce n’est pas forcément eux qui pètent un plomb et que nous sommes aussi responsables des moments grincheux de la famille

  • Un article qui fait se poser les bonnes questions. Et qui rassure aussi. Merci d’ouvrir la réflexion… 🙂

  • Dur dur.
    Je le vis en ce moment avec mon fils qui met parfois trois heures à s’endormir. Se réveille plusieurs fois dans la nuit. Me colle, commence les “caprices” (même si je n’aime pas ce terme), se roule sur le sol s’il n’a pas ce qu’il veut, refuse de manger.
    S’ajoute ma fatigue de grossesse et le fait de ne dormir que quelques heures éparpillées dans la nuit j’en viens à lui dire des mots durs.
    Je m’en veux forcément. Mais quand je lui parle et qu’il ne daigne pas répondre, ou ne me regarde même pas. Quand je lui explique de long en large plusieurs fois sans résultats je craque.
    Ca m’embête car je n’aime pas faire ça mais c’est très dur chaque jour. Je m’en occupe h24 7j7 sans répit, sans sieste, sans temps mort.
    Enfin, il faut de toute façon toujours se remettre en question en tant que parents, c’est nous les adultes 🙂
    Bravo pour cet article !

    • je te rassure, tu n’es pas seule…
      ici aussi notre “grand” de 2 ans est très “difficile” et se réveille encore la nuit…
      parfois (moi la 1ère), on oublie qu’ils sont encore petits… et que parfois on leur en demande trop…
      mais oh que je te comprends!
      nous avons besoin de penser aussi à nous 😉

      • yes, moi c’est souvent le soir, lorsque tout le monde dort et que je blogue ou regarde la télé

  • MERCI !

    * merci d’une part d’accepter et de dire que l’on peut dériver et qu’il est difficile de ne pas être 100% dans une éducation positive (merci car je culpabilise parfois en lisant certains blogs… je me sens mauvaise mère et me demande sans cesse comment ils font!!!)
    * merci pour tes exemples CONCRETS ! j’y vois + clair 😉
    * merci car ton article m’a remise en question
    * merci car je vais le faire lire aussi à mon mari (pour le fait qu’il râle quand je suis sur le pc alors que ça me permet de décompresser après une journée de M***e
    * merci pour cet article!

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